La crise de l'euro

La crise de l'Euro, prévue de longue date par Jean Pierre Chevènement est là. Cette crise trouve son origine dans trois phénomènes qui fonctionnent comme trois pièges mortels :

  • Les banques nationales ont disparu et sont remplacées par une Banque Centrale qui ne peut plus prêter aux Etats mais peut prêter aux banques. Les Etats doivent emprunter aux banques qui prélèvent leurs bénéfices en passant et encouragent les Etats à s'endetter.

  • Les intérêts imposés aux Etats par les banques dépendent de la notation de ces derniers. Ils peuvent être très élevés. Actuellement ils atteignent 7% pour certains pays de l'UE (Irlande, Portugal, Espagne....). Les endettements dépassent souvent 100% du PIB. On voit que le paiement des seuls intérêts stérilise au moins 7% du PIB. Une augmentation du taux d'intérêt de 1% entraîne à lui seul une diminution de 1% du PIB. Et les fluctuations des taux d'intérêt dépendent de l'arbitraire des marchés. Lorsque elles prêtent aux Etats les banques empruntent à la BCE à un taux faible, de l'ordre de 1%. Les bénéfices faits, sans risque véritable puisque l'UE, le FMI et les Etas sont toujours prêts à venir à leur secours, sont gigantesques.

  • Des différences de compétitivité s'établissent entre les pays du fait qu'ils ont des cultures et des politiques économiques différentes, plus ou moins inflationnistes. Avant l'euro les différences de compétitivité trouvaient leur solution grâce à des dévaluations périodiques. Ce n'est plus possible et les déséquilibres commerciaux s'accroissent inexorablement.

Cette situation ne peut durer. Si on veut éviter une spirale mortelle conduisant à un appauvrissement général comme on le voit en Grèce il faut ou bien faire un saut supplémentaire dans l'inconnu en créant une véritable fédération européenne avec une politique économique et sociale commune, des impôts européens, l'affaiblissement des états. Les peuples européens sont ils prêts à ce saut dans l'inconnu, les Allemands, par exemple, sont ils prêts à laisser la Fédération Européenne décider de leurs choix monétaires et économiques et les Français sont ils prêts à laisser l'Europe décider de leurs prestations sociales ? Nous ne le croyons pas

L'autre solution est de transformer l'Euro en monnaie commune (revenir à l'écu), chaque Etat retrouvant sa propre monnaie (par exemple le Franc Euro), sa propre banque pouvant lui prêter directement. La parité entre les monnaies nationales et l'euro utilisé pour les transactions avec les pays extérieurs à l'Union Européenne serait fixe avec des évolutions lentes possibles et fixées non par les banques mais par les Etats et la Commission.

C'est cette solution que préconise le MRC avec Jean Pierre Chevènement.

Les Etats Européens qui ne sont pas entrés dans l'Euro ne s'en portent pas mal, au contraire. La France doit retrouver sa souveraineté monétaire et économique. Elle doit, par ailleurs, proposer des collaborations avec ses partenaires européens comme cela a été fait pour Airbus, de grands équipements de recherche (l'ILL et l'ESRF à Grenoble, par exemple), Elle doit proposer des politiques communes pour certains secteurs industriels stratégiques comme la métallurgie, l'informatique, les biotechnologies et l'énergie, nucléaire ou non.

Mendès France sur le Traité de Rome

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